Le biais domestique ou home bias est un biais cognitif qui augmente les risques des investissements et réduit leur rentabilité.
Il correspond à une préférence pour des investissements dans des actifs qui nous sont proches, comme le pays où l’on vit ou des secteurs dans lesquels on évolue. C’est-à-dire préférer investir dans une entreprise de télécom française plutôt que dans une société de technologie américaine. Quand bien même les perspectives de développement de la société américaine seraient nettement meilleures.
Il peut également avoir pour conséquence de sous-évaluer un investissement dans un pays plus éloigné malgré des critères plus positifs. Par exemple, nous aurions tendance à augmenter le risque de défaut d’une contrepartie dans un pays plus éloigné.
En matière de gestion de portefeuille, le biais domestique se définit par l’écart entre les parts d’actifs étrangers prédites par la théorie de portefeuilles et les parts effectivement investies dans les titres étrangers. Plus cet écart est important et plus ce biais l’est également.
Les personnes qui présentent ce biais ont tendance à investir fortement dans un secteur qui leur est proche ou dans un pays dont ils sont originaires ou proches. Par conséquent, ils diversifient moins leurs investissements. Ainsi, un Américain investira plus facilement aux USA, un Français en France ou un Japonais au Japon. Si nous avons effectué une partie de notre carrière dans l’agro-alimentaire, ce biais nous amènera y investir plus fortement.
Ce type de biais augmente donc les risques car il aboutit à une réduction de la diversification des portefeuilles. Il réduit également la rentabilité des investissements car il réduit la part d’investissements potentiellement plus rentables mais plus éloignés ou moins connus.
Ce biais peut aussi bien affecter des investisseurs chevronnés que des particuliers, y compris fortunés.
Comment réduire ce biais domestique ou ce «home bias»?
Plusieurs solutions sont possibles, en voici quelques-unes, à sélectionner ou à adapter :
Tout d’abord, il est nécessaire de dresser une liste de critères d’investissement. Ces critères doivent inclure des éléments chiffrés factuels directement comparables d’un investissement à l’autre, quel que soit le secteur ou le pays. Il est pertinent de pondérer ces critères avant de faire la liste des investissements à analyser. Les pondérations permettront de les classer.
En matière de gestion de portefeuille, il est possible de comparer son portefeuille avec d’autres plus diversifiés en termes de secteurs ou de pays.
Il est également opportun de combattre d’autres types de biais cognitifs comme la moindre confiance accordée à l’information financière en provenance de l’étranger. Or les règlementations et la transparence de l’information ont fait d’importants progrès dans de nombreux pays. Les investissements y sont donc devenus souvent plus réglementés, plus transparents et donc moins risqués.
De plus, il est opportun de contrôler son exposition aux médias. En effet, ils ont tendance à publier plus souvent les mauvaises nouvelles que les bonnes. Or nous recevons généralement moins fréquemment d’informations de l’étranger. La part de mauvaises nouvelles s’en trouve donc exagérée. En somme, il s’agit d’être informé de manière plus objective concernant d’autres secteurs ou d’autres pays.
Discuter avec un conseiller, un expert ou d’autres investisseurs qui connaissent d’autres secteurs ou d’autres pays peut s’avérer utile. Cela peut nous apporter un point de vue différent. Rechercher justement les points de vue contradictoires permet souvent de bien réduire ce type de biais.
Enfin, Neurovalue développe des Profiler Cognitifs sur mesure afin d’identifier une préférence inconsciente pour les investissements dans certains secteurs ou certains pays. Ces Profiler Cognitif permettent de quantifier des associations inconscientes susceptibles d’augmenter irrationnellement les investissements dans certains types d’actifs proches.